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MIROIR DE NOS PEINES : PIERRE LEMAITRE, DEBACLE ? NON ACME !

Publié le 27/01/2020 à 19:25 par lesartsausoleil
MIROIR DE NOS PEINES : PIERRE LEMAITRE, DEBACLE ? NON ACME !

Pour clore en beauté sa trilogie initiée par Au revoir, là-haut, logiquement récompensé par un prix Goncourt à sa sortie, après le non moins estimable Couleurs de l’incendie qui traitait de la crise de 1929 et de ses conséquences sur des personnages attachants, Pierre Lemaitre nous offre avec Miroir de nos peines une fin de trilogie inoubliable. 
Digne héritier des grands feuilletonistes français, au premier rang duquel lui-même place l’incomparable Alexandre Dumas, faisant tout comme son illustre prédécesseur des enfants à l’Histoire avec un amour évident pour les petites gens auxquels il sait donner vie d’un trait de plume (on pense notamment ici à Jules, son bistrotier au grand cœur), conférant une épaisseur et une sincérité évidentes à ces seconds rôles qui peuplaient naguère le cinéma français et avaient pour nom Julien Carette, Noël Roquevert ou Jean Tissier, l'auteur embarque son lecteur dans une déferlante de péripéties embrassant les grandes heures sombres de cette drôle de guerre qui se solda en 1940 par une débâcle synonyme de sinistre occupation du pays par les nazis. 
Des contreforts d’une ligne Maginot imaginaire aux boulevards de la capitale, de la prison du Cherche-Midi à la nationale filant vers Orléans sur les traces d’une troupe de prisonniers et de leurs gardiens en déroute, il entremêle les intrigues, extrapole autour de faits divers oubliés, convoque grands sentiments et petites bassesses humaines en conjuguant histoires de famille et sens du devoir, art du mensonge et de la narration au long cours. 
On se délecte chapitre après chapitre des mésaventures de cette institutrice aux prises avec un amour contrarié dont elle hérite malgré elle de sa mère défunte, de celles de ces deux soldats en rupture de ban ballotés au gré d’évènements qui les dépassent et des géniales impostures de son affabulateur évoquant Tony Curtis dans Le roi des imposteurs (The Greart Impostor de Robert Mulligan, 1961) et Leonardo Di Caprio dans Arrête-moi si tu peux (Catch me if you can de Steven Spielberg, 2002), dont les destins convergent inexorablement vers un épilogue dont on ne dira rien. 
Une fois de plus, en pleine possession de son talent de narrateur, Pierre Lemaitre s’affirme comme le maitre incontesté du grand roman populaire hexagonal, au sens du terme le plus noble qui soit. On le sent s’amuser d’une page à l’autre et se divertir autant que nous des rocambolesques tribulations dans lesquelles il nous entraine et dont on regrette au bout de 544 pages qu’elles s’achèvent déjà. 
Une telle excellence pour qui aime se laisser emporter par ce style si vif et inspiré, c’est tout bonnement l’équivalent pour un gastronome d’un repas à l’aveugle chez un restaurateur étoilé. 
Gourmets et gourmands de volumes transcendants, bon appétit !