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RechercherDerniers commentairesmerci à vous. olivier barde-cabuçon
Par Anonyme, le 10.04.2023
sacrée bonne femme. la version "bad ***" de marilyn, excessive. qu'est ce qu'elle m'a plu... http://chez-ra ou
Par chez-raoul, le 13.04.2020
ça donne envie de le lire
Par Anonyme, le 09.08.2018
merci pour vos commentaires élogieux !
si je puis me permettre, vous devriez insérer des sauts de paragraphe
Par Anonyme, le 11.06.2017
many thanks for the review of my book. merci beaucoup. http://www.mil larcrime.com.c enterblog.net
Par sam millar, le 22.04.2016
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Date de création : 30.03.2011
Dernière mise à jour :
23.11.2025
514 articles
Nouvelle venue sur la scène parisienne, Piranha est une petite maison d'édition qui se veut aussi vorace que le redoutable poisson qu'elle a pris pour emblème. Et pour se frayer une place non négligeable sur les étals des libraires dans un marché des nouveautés littéraires pour le moins concurrentiel, elle a choisi de publier des auteurs confirmés, tel qu'Andrew Miller. Lequel s'est fait connaître grâce à L'homme sans douleur et Oxygen et qui nous revient donc avec ce Dernier Requiem pour les Innocents, qui fait immanquablement penser au Parfumde Patrick Suskind, dont les deux héros partagent au demeurant le même prénom biblique (Jean-Baptiste). Mais c'est vers le côté fangeux, organique et pestilentiel du début du Parfum qu'il nous renvoie, puisque les fragrances qui se dégagent du cimetière évoqué n'ont rien de savoureuses et subtiles.
Reprenant à son compte un fait authentique, à savoir le démantèlement du cimetière des Innocents qui présida à la création des Catacombes où furent stockées les restes exhumés de cette nécropole de la rive droite parisienne, Miller brode une histoire grouillant de personnages au caractère bien trempé, en prise avec leur temps, ce Siècle des Lumières bruissant déjà de ferments révolutionnaires qui enflammeront la capitale en 1789, puis le pays tout entier.
Son récit débute à Versailles par l'entretien d'embauche d'un jeune ingénieur, obscur roturier normand convoqué par un ministre pour s'atteler à une tâche comparable à celle attendant Hercule quand il entreprit de nettoyer les écuries d'Augias : fermer le cimetière des Innocents après en avoir extrait tous les ossements enfouis là depuis des siècles. Et abattu l'église surplombant ce cloaque. Jean-Baptiste Baratte, c'est son nom, lequel fleure bon son terroir, mesure l'ampleur de la tâche conséquente qui l'attend en prenant pension chez des commerçants du quartier. Depuis sa chambre avec vue sur le cimetière, il dresse un plan de bataille qui devrait lui permettre d'honorer son contrat, en s'entourant pour cela d'une brigade de mineurs valenciennois qu'il recrute par l'intermédiaire d'un ami nordiste faisant office de contremaitre tandis qu'il dirigera l'entièreté des travaux et supervisera le transfert des restes, le moment venu. Dans un style alerte en phase avec l'époque, l'auteur décrit presque en historien la vie quotidienne des habitants de ce coin de Paris, entre petits métiers, dames vivant de leurs charmes, curiosités des arcades du Palais Royal, marchés et cabarets où le vin réconforte les travailleurs de force. Avec ses personnages féminins au caractère bien trempé, ses portraits de mineurs troquant leur coutumière descente aux enfers des galeries pour celle non moins surréaliste dans les fosses communes de ce pandémonium à ciel ouvert pour profanateurs appointés par l'Etat, le roman se lit d'une traite, sidéré que l'on est par l'envergure de ce projet. Dont les artisans ne se doutaient pas que les méphitiques exhalaisons gangrèneraient les esprits et provoqueraient un certain nombre de catastrophes. Dont Baratte ne sortira pas indemne, même si l'on sait qu'historiquement la mission sera menée à bien; l'amour et la mort se côtoyant intimement au fil des chapitres courts et nerveux. Nul doute qu'en refermant le roman, le lecteur ne verra plus du même œil la fontaine des Innocents aux abords des Halles, place aujourd'hui cernées de restaurants franchisés sous laquelle se tenait donc naguère ce prodigieux cloaque, avant d'être totalement vidé de sa défunte substance. Fondations osseuses d'une royauté séculaire heureusement appelée à disparaître à son tour, comme si les premiers coups de pioche portés dans cette terre consacrée sapait déjà en quelque sorte le socle fragile de la monarchie française...